APPEL A COMMUNICATIONS
Journée d’études
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La presse de langue arménienne en France
et la création d’un espace transnational
7 novembre 2019
Auditorium du Pôle des langues et civilisations, Inalco, Paris
Institutions partenaires : la Bibliothèque Nubar de l’UGAB, l’Université Paris Diderot (UMR LARCA) & l’Inalco
Avec le soutien du réseau Transfopress et de la BULAC
La Bibliothèque Nubar de l’UGAB (Paris), l’université Paris-Diderot et l’Inalco, avec le soutien du réseau Transfopress, réseau international prenant pour objet la presse allophone (http://transfopresschcsc.wixsite.com/transfopress), et de la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC), s’associent pour organiser une journée d’étude sur le phénomène de la presse en langue arménienne comme presse allophone, en prenant pour terrain d’études la France. La presse allophone, entendue comme la presse écrite en langues autres que le(s) langue(s) officielles du pays où elle paraît, est un important phénomène transnational, tant dans sa dimension historique que contemporaine. Si la presse arménophone en diaspora a fait l’objet d’études disjointes, sur certaines périodes, ou dans certains pays (notamment la France), ce phénomène n’a pas véritablement fait l’objet d’une étude plus globale. Cette journée d’études se propose de resituer la presse arménophone publiée en France dans un cadre plus large, en s’interrogeant sur le rôle de cette presse dans la création d’un espace transnational ou d’espaces transnationaux.
Depuis le 18e siècle, des centaines de périodiques en arménien ont été fondés et publiés sur tous les continents, témoignant ainsi de moments d’émigration liés à des conditions socio-économiques (réseaux de commerce) ou politiques (massacres arméniens des années 1890 et le génocide de 1915, notamment). Cela est aussi vrai pour les titres parus en France. Ainsi, par-delà une très grande diversité de titres recouvrant des périodicités de publication tout aussi variées (titres politiques, revues littéraires, titres d’associations culturelles, almanachs, etc.), les organisateurs invitent les participants à porter une réflexion globale sur la presse de langue arménienne en diaspora, qu’ils considèrent comme étant constitutive de cette expérience dans la longue durée, hors du Hayastan. Ainsi, comme la plupart des titres allophones, les titres publiés – complètement ou partiellement – en langue arménienne en France se trouvent au croisement de plusieurs espaces médiatiques (en particulier nationaux et transnationaux) et posent la question des lectorats auxquels les acteurs de cette presse cherchent à s’adresser.
En examinant la presse arménophone en France sous l’angle des notions d’espaces et d’identités, et en s’attachant à comprendre l’existence de cette presse dans sa matérialité, cette journée d’étude entend contribuer aux réflexions sur la construction diasporique et l’ancrage arménien en France. Les organisateurs invitent les participants à proposer des communications sur les thématiques suivantes, dont la liste n’est pas restrictive :
– le rôle de la presse arménophone en France dans la constitution d’identités individuelles et collectives, ou plus largement d’une communauté imaginée en France et/ou en dehors des frontières nationales (avant et après l’indépendance de l’Arménie en 1991)
– le rôle de la presse arménophone en France dans les échanges entre les communautés arméniennes (Empire ottoman, Arménie soviétique, Arménie post-indépendance)
– le rôle de la presse arménophone en France dans les débats sur le retour à la mère patrie, la reconnaissance du génocide arménien, les mobilisations humanitaires (tremblement de terre de 1988) ou sur le conflit du Haut-Karabagh
– le rôle de la presse arménophone de France dans l’essaimage de centres littéraires et intellectuels en diaspora et dans la promotion de la culture et l’histoire arménienne en France et dans un espace transnational auquel cette presse contribue
– le rôle de la presse arménophone publiée en France dans la standardisation de la langue arménienne (notamment l’arménien occidental) ; la contribution de cette presse à des débats impliquant d’autres périodiques arméniens (non allophones) ou multilingues, en France ou hors de France
– la presse arménophone allophone en France comme espace d’échange transnational entre la vie politique en Arménie et les communautés arméniennes, où qu’elles se trouvent
– la presse arménophone allophone publiée en France, comme espace de négociation des relations entre la communauté de lecteurs envisagée et l’État français, ou comme instrument de négociation avec d’autres États
– la collaboration entre des équipes de rédaction de cette presse de la langue arménienne en France et d’autres équipes de rédaction de la presse arménienne ailleurs dans le monde
– les évolutions des stratégies de la presse arménophone allophone dans un monde globalisé, où le numérique constitue un défi supplémentaire pour la survie de ces titres ; l’incidence de ces changements sur les stratégies médiatiques et leur conséquence sur les relations avec le lectorat habituel des titres ; les contributions de l’étranger au montage de cette presse (envoi d’articles, créations, etc.)
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Les études de cas, tout comme les communications qui présenteront une réflexion plus large articulant la presse arménophone publiée en France et la diaspora arménienne, sont les bienvenues. Toutes les disciplines des sciences humaines et sociales sont concernées par cet appel à communications. La réflexion sur la conservation et la mise en valeur de titres allophones arménophones par des institutions patrimoniales est aussi un enjeu que cette journée d’étude souhaite examiner. Les organisateurs encouragent également les retours d’expériences critiques de la part des acteurs de cette presse.
Les participants potentiels sont invités à envoyer un résumé d’au moins 500 mots avec un court CV aux organisateurs avant le 15 mars 2019. Les langues de travail correspondent aux langues de la revue Études arméniennes contemporaines (français et anglais). Une sélection des communications constituera un numéro spécial de cette revue (https://journals.openedition.org/eac/) .
Comité scientifique :
Valentina Calzolari Bouvier (Université de Genève, Genève)
Bénédicte Deschamps (Université Paris Diderot, Paris)
Nicolas Pitsos (Bulac, Paris)
Isabelle Richet (Université Paris Diderot, Paris)
Taline Ter Minassian (Inalco, Paris)
Khachig Tölölyan (Wesleyan University, Middleton, CT)
Organisateurs :
Boris Adjemian (Bibliothèque Nubar de l’UGAB, Paris)
Talar Chahinian (Université de Californie, Irvine)
Mélanie Keledjian (Inalco, Paris)
Stéphanie Prévost (Université Paris Diderot, Paris