Séminaire mensuel de la Société des Etudes Arméniennes
Jeudi 14 novembre 2024 de 18h à 20h, Inalco, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris, Salle 4.04
Accès libre dans la limite des places disponibles
Julien Zarifian, Professeur en civilisation des États-Unis (Université de Poitiers), Membre junior de l’Institut Universitaire de France (2020-2025)
Présentation de l’ouvrage Les États-Unis et le génocide arménien
Au cours de la Première Guerre mondiale, plus d’un million d’Arméniens ont été tués alors que les Turcs ottomans se lançaient dans une campagne sanglante de nettoyage ethnique. Les spécialistes qualifient depuis longtemps ces massacres de génocide, également considérée comme une source d’inspiration d’Hitler pour l’Holocauste. Pourtant, les États-Unis n’ont pas reconnu officiellement le génocide arménien avant 2021.
Ce livre est le premier à examiner comment et pourquoi les États-Unis ont refusé de reconnaître le génocide arménien jusqu’au début des années 2020. Bien que le gouvernement américain ait exprimé sa sympathie pour le sort des Arméniens dans les années 1910 et 1920, l’historien Julien Zarifian explore comment, à partir des années 1960, un ensemble de facteurs géopolitiques et institutionnels ont rapidement conduit les États-Unis à adopter une politique de non-reconnaissance du génocide dont ils n’ont pas dévié, quel qu’ait été le contexte politique national et international. Il décrit les forces en présence : les militants de la diaspora arménienne américaine et leurs alliés, les hommes d’État de la guerre froide inquiets de s’aliéner la Turquie, alliée de l’OTAN, et la réticence généralisée des Américains à se confronter directement aux horreurs du passé. S’appuyant notamment sur des documents du Congrès, des titres de presse peu utilisés et des entretiens avec des lobbyistes et des décideurs, il révèle comment la reconnaissance du génocide est devenue une question aussi complexe et politiquement sensible.