Résumé
Recourant à l’autobiographie et à la psychanalyse, Janine Altounian témoigne de son expérience d’analysante singulière, ayant travaillé d’une part à la traduction des survivants au trauma de l’effacement, d’autre part à celle des Œuvres complètes de Freud sous la direction de Jean Laplanche.
Cherchant à traduire les traces d’une disparition d’une culture et de ses lieux afin d’en inscrire l’effacement, elle décline les conditions de cette traduction selon les trois perspectives suivantes :
– Une expérience d’effacement demande à être traduite dans la langue de l’autre pour s’inscrire dans le monde.
– C’est par ce travail de traduction que les héritiers d’un crime de masse peuvent subjectiver et transmettre leur histoire.
– Ce travail de traduction requiert plusieurs générations avant que ce qui a pu être « traduit » au « pays d’accueil » s’inscrive dans le champ culturel et politique de celui-ci.
Janine Altounian, essayiste, née à Paris de parents arméniens rescapés du génocide de 1915, travaille sur la « traduction » de ce qui se transmet d’un trauma collectif aux héritiers de survivants. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages sur la transmission traumatique et sur la langue de Freud, et a participé à la traduction des Œuvres complètes de Freud, aux Puf, sous la direction de Jean Laplanche.